La mode est aux pleureuses. En chaque braillard un peu lettré trouvé sur le trottoir d’un bar rock de province on voit un nouveau ceci, un nouveau cela, un nouveau Brel, un nouveau Ferré... Il suffit aux fines analyses des écriveurs mensualisés qu’un crétin à l’air vaguement maudit s’abîme dans la contemplation de son nombril, pourvu qu’il exhale les relents crasseux et écœurants d’un brin de déviance complaisante, pour qu’on le porte préinhumé au panthéon des génies décédés. La jeunesse des critiques est passée, mais faut-il que leur jeunesse soit lointaine pour qu’ils aient oublié qu’ils écrivaient la même chose que ces Miossec, ces Murat, aux temps où les premiers bubons d’acné les éveillaient aux questions existentielles et aux vers idiots des poèmes d’adolescence !